- pont-levis
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1 ♦ Pont mobile qui se lève ou s'abaisse à volonté au-dessus du fossé d'un bâtiment fortifié. « Un large perron remplaçait sur les fossés comblés l'ancien pont-levis » (Chateaubriand). Des ponts-levis.pont-levisn. m. Pont mobile qu'on pouvait abaisser ou relever au-dessus du fossé entourant un château-fort. Des ponts-levis.⇒PONT-LEVIS, subst. masc.A. —ART MILIT. Autrefois, pont mobile jeté sur un fossé ou sur une rivière, pouvant se lever ou s'abaisser et permettant ou interdisant ainsi l'accès à un château, à un édifice religieux ou à une ville. Baisser, lever un pont-levis; franchir un pont-levis; le pont-levis est abaissé, levé, relevé. On y voit [sur un dessin] comment étaient disposés la porte et le pont-levis [de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés] (LENOIR, Archit. monast., 1852, p.29). Il y en eut un pour (...) courir vers les remparts et la porte de Smolensk, sans voir que le pont-levis ne s'abaissait pas et qu'on fermait les poternes (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.83):• ♦ Un large perron (...) remplaçait sur les fossés comblés l'ancien pont-levis; il atteignait la porte du château, percée au milieu de la courtine. Au-dessus de cette porte on voyait (...) les taillades à travers lesquelles sortaient jadis les bras et les chaînes du pont-levis.CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.63.B. —P. anal.1. VÊTEMENTa) Synon. vieilli de pont (d'une culotte, d'un pantalon, v. pont I B 1 h). Culotte à petit pont-levis. Au lieu du pantalon large, à pont-levis (...) il portait, lui, de longues guêtres de cuir dans lesquelles venait se perdre, aux genoux, une culotte collante (FABRE, Mlle de Malavieille, 1865, p.4). Culotte (...) à grand pont-levis, qui s'attache par 5 boutonnières (TITEUX, St-Cyr, 1898, p.79).b) Souliers, bottes à pont-levis. Chaussures d'hommes à talons laissant un vide sous la semelle et qui furent à la mode à la fin du XVIes. et au XVIIes. (d'apr. LELOIR 1961). Seul marchand où un gentilhomme (...) pouvait acheter (...) ses souliers (...) à pont-levis (MÉRIMÉE, Chron. règne Charles IX, 1829, p.72). Au sing. Ces grossiers cothurnes avaient sans doute été choisis comme plus économiques que le soulier à bouffette ou la botte à pont-levis (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.13).2. HIPP. Saut d'un cheval qui se cabre très haut. Ce cheval m'a fait cent ponts-levis (Ac. 1798-1878).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694-1740: pont levis (s.v. pont); dep. 1762: pont-levis (s.v. pont). Plur. des ponts-levis. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 pont levëis (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 6074); 1477-83 pont-levis (MARTIAL D'AUVERGNE, Vigiles, éd. 1493, p.19); 2. 1542 chausses à la martingualle qui est un pont levis de cul «chausses munies d'un pont à l'arrière» (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, M. A. Screech et V. L. Saulnier, chap.19, p.126, var. ms. E); 1598 chausses à la martingalle, ou a pont levis (BOUCHET, Serées, 25e Serée, p.41); 1617 souliers à pont levedis (D'AUBIGNÉ, Les Aventures du baron de Faeneste, éd. E. Réaume et De Caussade, t.2, p.387). Comp. de pont et de levis «qui se lève». Fréq. abs. littér.:143.
pont-levis [pɔ̃ləvi] n. m.❖1 Pont mobile qui se lève ou s'abaisse à volonté de façon à interdire ou permettre le passage d'un fossé, l'accès à une porte de fortification. ⇒ Château (cit. 1); et → Donjon, cit.; forteresse, cit. 1; haut, cit. 82.0 Deux tours rondes, coiffées de toits en éteignoir, flanquaient les angles d'un bâtiment, sur la façade duquel deux rainures profondément entaillées trahissaient l'existence primitive d'un pont-levis réduit à l'état de sinécure par le nivelage du fossé (…)Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, p. 1.2 Fig. (Équit.). Action du cheval qui se cabre très haut à plusieurs reprises.
Encyclopédie Universelle. 2012.